Documents et exposition
relatifs à François Tixier Gendre.

 

 

Cet habitant de la commune, né en 1764, achetait du vin à Monton et dans le terroir alentour et l'expédiait, en plus de sa propre production, par l'Allier, à des associés qui se chargeaient de la vente à Paris.

 

Sont parvenus jusqu'à nous quatre de ses registres commerciaux et divers papiers de famille, miraculeusement conservés pendant sept générations. Le registre principal présente la copie des lettres commerciales qu'il a envoyées à ses divers correspondants, principalement parisiens, entre 1796 et 1833 .

 

 

 

L'étude de ces archives familiales inédites a permis de retrouver un aspect aujourd'hui complètement effacé de l'histoire économique de la commune : l'activité commerciale des générations qui précèdent de presque cent ans l'éphémère prospérité de la fin du XIXe siècle quand l'Auvergne prit le relais, pour une dizaine d'années, du Languedoc ruiné entre 1871 et 1879 par le phylloxéra.


Cette embellie dont s'enorgueillit encore aujourd'hui la région n'était pas née de rien... Elle fut rendue possible par le travail et le dynamisme entrepreneurial des cinq ou six générations précédentes. Les archives de François Tixier Gendre permettent de les ressusciter et de leur rendre justice.

 

 

 

 

Le travail de retranscription des 1024 lettres du Registre de Copie et les recherches effectuées en bibliothèques et aux Archives départementales, sur les points obscurs qu'elles présentaient, ont permis de retrouver un certain nombre d'informations locales oubliées, sur maints aspects :

* généalogie des Tixier, famille de notables locaux implantée anciennement à Monton 

* obligations administratives diverses relatives au commerce du vin, à la fin de l'Ancien Régime et durant les années qui suivent immédiatement 1789, à Monton et à Paris 

* commentaires locaux sur les turbulences monétaires du temps et les achats de biens nationaux

* expédition du courrier et des fonds, de Monton à Paris, pendant la période du Directoire 

* précisions originales sur l'organisation du commerce fluvial entre Les Martres de Veyre et Paris, – le long de l'Allier, de la Loire, des canaux de Briare et du Loing, et de la Seine

* nombreuses informations météorologiques et vinicoles

* cours locaux des vins

* différentes concurrences en jeu

* noms des vignerons fournisseurs...

 

Ces thèmes ont été brièvement et partiellement présentés dans une première exposition montée à la Tour du Bailly de Monton, à l'occasion des Journées européennes du Patrimoine, en septembre 2007. Elle s'intitulait :

« François Tixier Gendre, négociant entre Veyre et Paris.
Les débuts (1796-1797) ».

 

Les organisateurs ont en effet souhaité présenter sans trop attendre le résultat de leurs premières recherches, avec pour ambition centrale de s'adresser à un public varié mais sur le mode d'une grande exigence documentaire. L'exposition s'est efforcée de resituer simplement l'activité du négociant dans son contexte, sans négliger une iconographie variée.

 

Les recherches seront poursuivies pour la suite du Registre et présentées ultérieurement, selon le degré d'avancement des travaux.

 

Enfin, outre son trésor d'informations factuelles, un autre aspect du Registre de copie des lettres mérite singulièrement qu'on s'y arrête.
La lecture de ce registre donne en effet à entendre la voix d'un habitant de Veyre qui résonnait il y a plus de 200 ans et s'était tue... Le registre restitue sa parole, comme le ferait aujourd'hui le micro d'un journaliste.

Ces retrouvailles avec un habitant d'autrefois, avec sa façon de s'exprimer, ses réflexions, sa mentalité, ses humeurs, sont un des aspects les plus intéressants des documents étudiés. Il méritera d'être mis en relief, à l'avenir, par des lectures ou des conférences.