La Sauvetat

 

Commune typique de la plaine de Limagne, avec des altitudes comprises entre 360 et 400 m, elle déborde sur le versant sud-ouest du puy de Corent. La plaine est essentiellement consacrée aux cultures céréalières alors que la vigne recouvre partiellement le coteau. Un petit ruisseau, le Charlet, traverse l'extrémité sud-est de la commune alors que la rase de la Narse correspond à la limite nord.

La population est concentrée dans le bourg. Seuls écarts, Lieu Dieu au nord-ouest et La Sagne au sud, mentionnés sur la carte de Cassini.


 

L'ancien village s'est développé autour d'un fort villageois.

 

Fondée par les Hospitaliers, la sauveté est implantée à proximité d'une voie nord-sud dont le tracé remonte à l'Antiquité. Aux XIII° et XIV° siècles elle est empruntée par les pélerins se rendant de Clermont à Saint-Gilles-du-Gard. C'est un fort villageois typique en cours de restauration. Les différentes enceintes sont bien conservées.

L'enceinte extérieure (la plus récente) dans laquelle est aménagée la grande porte, ouverte sur la place publique et sa fontaine, a été percée au sud-est et au nord pour permettre la construction de la nouvelle église, . Trois tours d'angle sont bien visibles ainsi qu'une partie des courtines qui les relient. La transformation des locaux en maisons vigneronnes s'est accompagnée de la construction d'escaliers extérieurs avec estre sur l'emplacement du fossé préalablement comblé.

La porte attenante au donjon permet de franchir une enceinte plus interne et d'accéder à la porte Saint-Jean. Cette dernière, fortifiée, donne accès au quartier Saint-Jean avec ses venelles et impasses.

De la claustre, quartier le plus ancien (auquel on accédait à partir du précédent par une autre porte) qui comportait un château, une chapelle et une tour carrée, il ne reste que la partie inférieure de cette dernière et une fraction de la chapelle (croisillon droit du transept de l'église actuelle orientée perpandiculairement à la chapelle) avec son clocher-mur.

Lieu-Dieu
correspond à une grosse ferme au XII° siècle, transformée en prieuré cistercien au XV° siècle, associé à une chapelle champêtre en ruine dans les années 1730. Après la Révolution, un aubergiste de Veyre, établi en face de l'ancienne poste, acquiert le domaine.

 

A Juzarat,
lieu-dit, proche de l'échangeur autoroutier, ont été retrouvés des témoins (urne cinéraire, statues…) d'une occupation gallo-romaine (villa) voir "Patrimoine archéologique"


Le domaine de la Sagne,

Au cœur de la plaine, le domaine et ses annexes sont entourés d'un mur de clôture aux angles duquel sont construits deux colombiers de section carrée avec un toit en pavillon.

 

L'ancien village de La Sauvetat

Quelques particularités .

La narse.

Cette cuvette d'une centaine d'hectares, mal drainée, reçoit les eaux du ruisseau de Lieu Dieu qui sont stockées dans un large fossé entouré d'une zone marécageuse. Au XI° siècle, elle était pour partie occupée par un lac fournissant poissons et roseaux utilisés pour couvrir les bâtiments et en tant que combustible. Au XIII° siècle, elle sera partiellement asséchée par les Hospitaliers. Les abords de cette espace drainé au XVIII° siècle voient se développer, en ce début de XXI° siècle, un réseau d'irrigation alimenté par les eaux de l'Allier.

 

Le lavoir sur le Charlet.
(récemment restauré). Les deux rives du ruisseau sont aménagées en lavoir. Une porte équipée de barreaux retient les détritus en amont.

 

 

Le gisement de silex noir.
A mi-chemin entre l'échangeur et Lieu Dieu, les labours font apparaître une multitude de rognons et d'éclats de silex bourrés d'inclusions. Leur répartition sur plusieurs hectares témoigne de leur localisation dans une strate horizontale intercalée dans les calcaires à planorbe.
 

 

L'éolienne.
Partiellement démontée, cette éolienne avait pour objectif d'alimenter en eau potable l'immeuble de la fin du XIX° siècle, à partir des réservoirs surélevés construits à proximité.


 

Les colombiers.
C'est à l'entrée nord-ouest et au nord du bourg que divers types de colombiers, certains fantaisistes, peuvent être observés.

La fontaine d'apparat à l'entrée du fort.
Sur chaque face de la colonne installée au centre du bassin octogonal est gravée une inscription retraçant une partie de l'histoire de cette fontaine avec mention du rôle des intervenants. De nombreuses fontaines de petite taille, disposées dans les différents quartiers, sont associées à un bac porte-cruches.

Les croix de sauveté .
Elles délimitent l'espace à l'intérieur duquel le droit d'asile était accordé. Trois sont encore présentes à l'extérieur du bourg actuel, au nord, à l'ouest (croix Saint-Jean) et au sud-est de celui-ci. Toutes sont en arkose, pierre locale.

 

La croix de Saint-Jean (XIII° siècle)
Elle est remarquable par son croisillon avec un médaillon saillant sculpté en réserve sur les deux faces. Quadrilobé, il laisse apparaître en profondeur une croix centrale de section carrée. Sur l'une des faces chaque lobe est lui même trilobé.



La croix sud,

réduite à un croisillon, elle présente sur chaque face un médaillon circulaire avec à l'avant une croix inscrite dans un quadrilobe.


La croix nord
Elle se distingue par son socle octogonal à multiples facettes sur lequel la date 1436 est gravée en chiffres romains AN MIL CCCCXXXVI.

 

Le donjon .
Construite à la fin du XIV° siècle, cette tour cylindrique de 24 m de hauteur, comporte quatre niveaux. L'escalier extérieur plus récent date du XVII° siècle. Le donjon s'ouvre vers l'intérieur du fort par une porte fermée par un vantail en bois. Elle est surmontée par une pierre armoriée , protégée par un larmier, montrant, côte à côte, le blason de l'ordre des Hospitaliers et celui d'Odon de Montaigu.
L'accès aux niveaux supérieurs et à la terrasse se fait par un escalier en spirale logé dans l'épaisseur du mur.

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La porte de Saint-Jean.
Cette porte intérieure, qui donne accès au quartier Saint-Jean et à son labyrinthe de venelles, est double, piétonne (occultée) et charretière. Deux structures en arc brisé avec des piédroits chanfreinés encadrent cette dernière défendue par une bretèche percée d'un archère cruciforme. Un arc à double rouleau attenant au précédent surplombe la porte piétonne tandis qu' une niche trilobée s'observe au dessus du point de rencontre des deux arcs.

 

La vierge en majesté.

Cette statuette, de 53cm de hauteur, a été offerte en 1319 à la chapelle Saint Jean-Baptiste par Odon de Montaigu grand prieur de l'ordre des Hospitaliers. Placée dans une niche de l'église et sous clef, elle repose sur un support tournant.

Pour la découvrir en totalité, s'adresser en mairie.

Oeuvre des ateliers limousins de Grandmont, ornée d'émaux de couleur bleue, rouge et turquoise, elle comporte une âme de bois recouverte de cuivre.

La Vierge est vêtue d'une tunique, serrée à la taille par une ceinture et d'un manteau doublé d'or et d'argent. Elle est assise sur un trône sans dossier reposant sur quatre pattes de lion (symbole royal).

Sur ses genoux, l'Enfant Jésus bénit de la main droite. L'un et l'autre portent une couronne. Gravé sur la face droite du siège, saint Pierre tient deux grandes clefs et les Evangiles tandis que sur la face gauche saint Paul arbore une épée à large lame.
A l'arrière du trône une épigraphe, avec des caractères majuscules gothiques incrustés d'émail de couleur bleue répartis sur treize lignes, mentionne le nom et les volontés du commanditaire et donateur.

 

La maison Vaudel

(premier immeuble sur la droite, à l'intérieur du fort, après passage sous la porte proche du donjon) abrite un musée consacré à l'ordre des Hospitaliers et permet d'observer de magnifiques cheminées. Croisées et fenêtres à meneaux ornent sa facade.

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La porte de l'ancienne boucherie
avec ses crocs

L'ancienne bascule
dont il ne reste que le local

 

 

 

 

La chapelle avec la Vierge à l'Enfant
à l'entrée nord-ouest du bourg

 

L'association "Les Amis de la Commanderie", très impliquée dans les programmes de restauration, organise des visites guidées du musée de la maison Vaudel, du fort, et du village.

 

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