Pour le profane,
c'est un filet d'eau issu d'une canalisation que l'on découvre sur le mur de droite en descendant la rue du même nom.
Pour les anciens Montonnais,
c'est un espace couvert, voûté (l'arc en façade en arkose est encore visible au pied du mur de soutènement de la rue Jean de Beaufort) avec deux bassins alimentés par des aqueducs bâtis, l'un en provenance de la citerne de la place de l'église, l'autre en provenance du secteur du monument aux morts.
Pour un technicien,
c'est un bel ouvrage de génie civil avec:
- puits d'accès de 6 m de profondeur,
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galeries d'exploitation
maçonnées de 1 m de largeur moyenne, 2 m de hauteur (localement 3,5 m avec double voûte) en amont du monument aux morts, avec plafond légèrement voûté et plancher bétonné de 1 m de hauteur entre monument aux morts et boulangerie,
- galeries de recherche à géométrie complexe encombrées de produits meubles non évacués,
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deux bacs"réservoirs décanteurs" de l'ordre de 2 m de profondeur, l'un maçonné, l'autre creusé dans la marne.
Pour un naturaliste,
c'est un captage exceptionnel, bien que le débit global soit extrêmement modeste:
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l'"aquifère" sableux est bien visible en divers endroits, (niches aménagées pour l'éclairage dans les parois de la galerie, parois et plafond localement dépourvus de maçonnerie, front des galeries d'exploitation),
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à l'un des fronts les veines sont bien localisées au contact sables-marnes avec imprégnation par l'eau des marnes sous jacentes qui sont extrêmement plastiques (donc apte à générer des glissements de terrain),
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les veines sont diffuses, souvent soulignées par des dépôts de carbonate de calcium (aragonite) formant draperie sur les marnes ou les parois maçonnées. Une dizaine ont été captées avec une minutie exceptionnelle (eau collectée dans une minuscule rigole creusée dans le béton du plancher, reliée à la rigole axiale de la galerie jouant le rôle de collecteur).
Le nom de Tabarelle a été retenu en hommage à l'ingénieur Tabaret , maître d'œuvre du captage réalisé en 1811 alors que les débits des puits et sources (fontaines) existantes ne subvenaient plus aux besoins de la population. Ils ne feront qu'augmenter essentiellement en fonction des besoins générés par l'évolution des conditions d'hygiène mais aussi du fait de la population.
Après des recherches complémentaires infructueuses, la commune fera appel à un apport d'eau extérieur et réalisera en 1961 (c'est à dire 150 ans après la réalisation de la galerie de captage) son réseau d'adduction d'eau potable sous pression.
Du fait des risques de pollution liés à la présence de construction et voies au dessus de l'aquifère, à l'existence de réseaux (égouts) jamais parfaitement étanches, l'eau de la Tabarelle, par mesure de précaution, est considérée comme non potable. |
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