Naturels___________Troglodytiques_________Archéologiques

 

Sites archéologiques

 

 

LES OPPIDA ARVERNES

 

Trois de ces agglomérations proto-urbaines généralement fortifiées ont été identifiées sur le territoire de Gergovie-Val d'Allier (CorentGergovie et, à moins de 300 m de sa limite, Gondole). Elles occupent sensiblement les sommets d'un triangle de 6 km de côté.
Les deux premiers oppida correspondent à des sites en hauteur, difficiles d'accès. Gondole se présente comme un site de plaine et de confluence.

L'OPPIDUM DE CORENT:

LE CADRE NATUREL

En forme d'ellipse avec le grand axe orienté au nord-est et une légère pente qui s'atténue progressivement dans cette direction (2% en aval), le plateau de Corent qui culmine au sud-ouest à 621 m, domine de plus de 200 m la rivière Allier, distante d'environ 500 m, et sa plaine alluviale large de 1 km. Dans les autres directions, la pente des versants est de l'ordre de 30%. Sa mise en culture, au milieu du XIX° siècle, a révélé sa richesse, les niveaux archéologiques n'étant souvent recouverts que par une faible épaisseur de terres noires (20 à 30 cm localement). Depuis cette époque, qui est aussi celle des premières fouilles, nombre de collectionneurs, profitant des labours, ont récupéré de multiples objets datés du néolithique, de l'âge de bronze mais surtout des périodes gauloise ou romaine. Entre 1935 et 1939, de nouvelles investigations permettent de récupérer un important mobilier et mettent en évidence la présence de caves associées à d'anciennes constructions.
Les prospections effectuées entre 1988 et 1991 (J. Collis, V. Guichard) laissent penser que toute la partie basse du plateau (plus de la moitié de sa surface) était probablement occupée au 1° siècle avant J.C.

 

    LES SANCTUAIRES

En 1992-1993 puis 2001 à 2004, les efforts des archéologues (J. Collis, V. Guichard puis M. Poux) se sont concentrés sur une parcelle carrée d'environ 3 500 m2 située au cœur de cette zone, aux confins de la commune de Veyre-Monton. Limitée à l'origine par des amas linéaires de pierres basaltiques, elle s'est avérée correspondre au site d'un sanctuaire romain édifié sur l'emplacement d'un sanctuaire gaulois. Ce dernier était lui-même implanté sur un épandage continu de tessons de céramiques, témoin d'une occupation des lieux au cours de la deuxième moitié du VIII° siècle avant J.C. Des rigoles linéaires associées à des calages de poteaux correspondent à des aménagements du néolithique terminal.
Les fouilles réalisées sur cette parcelle ont permis d'appréhender l'organisation du sanctuaire gaulois, de comprendre son fonctionnement et de mesurer son importance.

Fouilles en 2004

 

 

 

L'espace sacré, matérialisé dans le courant du II° siècle avant J.C., est délimité par une palissade implantée au fond d'un large fossé. Au siècle suivant, deux rangées de poteaux distants de 3,20 m soutiennent une galerie couverte, édifiée à cheval sur ce fossé qui sera comblé d'énormes quantités d'ossements d'animaux (mouton, bœuf, porc) et de tessons d'amphores à vin importé d'Italie, déversés par lots, témoignant de l'organisation de grands festins. A l'intérieur de cet espace, des fossés entourant deux édifices cultuels (temples) disposés selon son axe nord-sud, contiennent en abondance des ossements de mouton, manifestement sélectionnés, correspondant à des parties pauvres en viande (crânes, mandibules) dont la répartition et la disposition ne sont pas aléatoires, ce qui témoigne de pratiques rituelles. Entre ces deux enclos des cuves à libation, réceptacles du vin versé en l'honneur des divinités ou des ancêtres, sont entourées d'amas organisés d'amphores.
Celui proche de l'entrée de l'espace sacré semble équipé d'une pierre à sacrifice et le fossé proche contient plusieurs crânes entiers de mouton. Les fibules, les anneaux en bronze, en verre ou en lignite, les jetons en céramique, les pièces de monnaies fréquemment rencontrées à proximité de cet enclos apparaissent comme des offrandes liées à des pratiques votives.

Certains indices (monnaies ratées, outils utilisés pour le travail du métal, coin monétaire, balance de précision, pastilles en plomb ou en alliage or-argent (caractéristique de diverses monnaies arvernes) ont permis de localiser un atelier monétaire adapté à la fabrication de monnaies en bronze ou en argent dans l'enceinte même du sanctuaire, à proximité de l'entrée, sous la galerie.


Trous de poteaux


Murs de fondations

Le sanctuaire, qui sera abandonné au cours de la dernière moitié du III° siècle, est entièrement reconstruit à l'époque romaine. Un portique maçonné avec des colonnes et des piliers en pierre est édifié sur l'emplacement de la galerie d'époque gauloise.

Les travaux de valorisation des sanctuaires gaulois et gallo-romains, projet porté par le Conseil Général, ont permis à l'équipe de LUERN de mettre à jour, en septembre 2009, les vestiges d'un trophée militaire gaulois datant de la fin de l'âge du fer (150 à 100 ans avant notre ère).
Il s'agit d'une cote de maille en fer, un équipement réservé aux plus hauts membres de l'aristocratie, de fragments de boucliers et d'épée et d'une grande pièce en tôle de bronze représentant un sanglier. La présence, à proximité, de 4 bagues en or confirme le caractère aristocratique du site.

Mise en valeur du site des sanctuaires

 

LE QUARTIER URBANISE

Entre 2005 et 2007, l'extension des fouilles (la surface décapée et minutieusement fouillée est ainsi portée à près d'un hectare) immédiatement au nord du sanctuaire, a montré l'existence d'un quartier urbain avec de grandes demeures réparties autour de voies et de ruelles. Les sols de circulation sont jonchés de tessons d'amphores. Des tranchées et des trous de poteau marquent l'emplacement des cloisons en bois à l'intérieur des bâtiments d'habitation dont il ne reste plus que les assises de fondations (empierrements ou murets basaltiques). La nature et les caractéristiques des objets retrouvés suggèrent que des locaux commerciaux ou artisanaux côtoyaient des habitations dans ce quartier habité semble-t-il sans interruption depuis la fin du II° siècle avant J.C. jusqu'au début de l'époque romaine (20 avant J.C.) par une population très aisée. A partir des années 80-70 avant J.C., des constructions utilisant davantage la pierre (fondations, sols empierrés) se surimposent, parfois selon des plans différents, à celles plus anciennes construites exclusivement en bois et en terre.

Pour des informations complètes et actualisées visiter le site Internet de Matthieu POUX responsable des fouilles:

http://www.luern.fr

 


Citerne

 


Tessons, amphores, meules...

L'OPPIDUM DE GONDOLE :

LE CADRE NATUREL

La particularité de cet oppidum tient au fait qu'il est situé dans la plaine alluviale, immédiatement en amont du confluent avec l'Auzon, sur une terrasse qui domine l'Allier d'une vingtaine de mètres. Le secteur proche du confluent (plus de 25 ha) est bordé au sud et à l'ouest par un talus relayé vers l'extérieur par un large fossé repérable sur près de 600 m, emprunté sur sa partie méridienne par la voie SNCF. Faute de mise à disposition des terrains, ce secteur limité par les fortifications, et probablement cœur de l'oppidum, n'est pas accessible pour les opérations de fouilles.


A l'arrière plan le château de Gondole

La vaste campagne de sondages initiée dès 2002 dans le cadre de l'archéologie préventive (U. Cabézuelo INRAP) en relation avec un important projet de voirie (contournement sud-est de l'agglomération clermontoise) puis les fouilles programmées réalisées depuis 2005 (Y. Deberge ARAFA) ont permis de montrer la nature de l'occupation aux abords de l'oppidum.

    LES FORTIFICATIONS

L'érosion du rempart liée aux pratiques agricoles, le comblement partiel du fossé, ne permettent pas d'apprécier directement l'importance de ces fortifications. La tranchée réalisée à la pelle mécanique sur le versant sud du fossé jusqu'à son axe a montré qu'il est entièrement creusé dans des matériaux meubles (alluvions) ou peu cohérents (marnes vertes) dépourvus de toute assise rocheuse. Sa profondeur pouvait être de l'ordre de 8 m pour une largeur d'environ 30 m. La cote du fond du fossé aux versants à pente modeste ne semble pas incompatible avec sa mise en eau à partir d'une dérivation de l'Auzon. Les déblais meubles du fossé ont été utilisés pour l'édification du rempart dont la hauteur à l'origine a été évaluée à 6 m pour une largeur à la base de l'ordre de 50 m.


Fossé
Fouilles ARAFA
___Y. Deberge

    LA NECROPOLE

Les sondages réalisés dans le cadre de l'archéologie préventive, à l'extérieur et au sud-ouest du fossé, ont mis à jour, sur une superficie de l'ordre de 40 ha, nombre de fosses contenant presque exclusivement des chevaux. L'une de ces sépultures contenait 8 chevaux de petite taille et leurs cavaliers soigneusement rangés et disposés de façon identique. La desserte de l'oppidum était assurée par une large voie empierrée bordée de palissades.

Fouilles et photo INRAP.__ U. Cabezuelo

    LE QUARTIER ARTISANAL

Les fouilles ARAFA ont mis à jour, sur une superficie de l'ordre de 4 ha, un ensemble de vestiges (tronçons de voirie empierrés, des trous de poteau en relation avec des bâtiments parfois pourvus d'une cave, de puits régulièrement répartis comblés de déchets domestiques, mais aussi des fours de potiers) témoignant de l'existence d'un vaste quartier artisanal densément occupé et bien structuré. Leur préservation est liée à l'importance de la couverture de terre arable. Outre la production probablement importante de vaisselle céramique, la métallurgie du fer et le travail de l'os témoignent d'un artisanat diversifié. Quelques sépultures contenant un squelette humain ont également été mises à jour.


Four de potier
Fouilles ARAFA
___Y. Deberge

L'abondance des tessons d'amphores vinaires en provenance d'Italie (dont des panses et même une amphore complète ont été conservées dans les puits,) témoigne d'échanges commerciaux importants. Les parures, les bijoux, les instruments de toilette, les fragments d'armes et le casque découverts sur le site suggèrent que certains habitants de ce quartier, occupé semble-t-il dans les années 70 à 20 avant JC, appartenaient à l'aristocratie guerrière, en bons termes avec les Romains.

     

Pour des informations complètes et actualisées visiter le site Internet de ARAFA: http://gondole.arafa.fr

L'OPPIDUM DE GERGOVIE :

LE CADRE NATUREL

Le plateau de Gergovie, qui culmine à 744 m, table basaltique de près de 1500 m de long et 500 m de large (superficie de l'ordre de 80 ha) à légère pente (1%) vers l'est, domine la plaine de Limagne de près de 350 m. La pente des versants est de l'ordre de 25 à 35%. Le site est identifié comme un lieu où, en 52 avant J.C., les troupes de Vercingétorix mirent en déroute les légions de César stationnées dans la plaine (grand camp sur la Serre d'Orcet) qui avaient utilisé comme relais la butte de la Roche Blanche (petit camp) culminant à 558 m. Partagé depuis 1790, le plateau est exploité par les habitants de Merdogne (Gergovie) au cours du XIXème siècle. En 1946, il est envahi par les friches.


Le plateau vu du sud

Suite aux résultats des fouilles réalisées entre 1933 et 1942, il est exproprié pour cause d'utilité publique à la demande de l'administration des Beaux Arts et devient ainsi propriété de l'Etat..
La majeure partie du plateau est inexplorée. Les campagnes de fouilles, à quelques exceptions près, se sont focalisées en limite sud et au centre-est du plateau. Aux angles sud-est et sud-ouest, un talus de l'ordre de 2 m de hauteur masque un rempart en pierres sèches sur une longueur de 150 à 200 m.

    LA PORTE OUEST ET LE REMPART

A l'extrémité orientale du talus sud-ouest, l'emplacement d'une porte de 3 m de large a été repérée, dès le milieu du XVIIIème siècle, dans un secteur où de petites cellules limitées par des murs maçonnés semblent s'appuyer sur le rempart. Plus à l'ouest, des vestiges d'habitat sont apparus après décapage du sol d'épaisseur très réduite (10 à 15 cm). Il s'agit, entres autres, de murets, de trous de poteaux, de tranchées de cloisons, de puits et citernes maçonnés en pierres sèches, creusés dans le basalte. Partiellement dégagé en 2006 et 2007 (fouilles T.Pertlwieser et A.R.A.F.A.), le rempart se présente ici comme un mur de pierres sèches de 2,30 m de largeur et 1,50 m de hauteur, d'époque gallo-romaine. Immédiatement à l'arrière, deux petites carrières (jusqu'à 3 m de profondeur), ouvertes dans le basalte, ont été comblées. Une tombe avec un squelette humain et du mobilier funéraire y a été trouvé

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Mur maçonné à la chaux et carrière

 


Citerne et trou de poteau


Mur en pierres sèches du rempart

     

    LE QUARTIER ARTISANAL

A 500 m à l'est de la porte et en bordure du plateau, des puits et des citernes maçonnés ont été dégagés au cœur d'un quartier artisanal dont les constructions ont été dégagées selon une étroite bande de 50 m de largeur. Au nord de ce quartier, dans l'axe du plateau, plusieurs fosses à vocation énigmatique ont fait l'objet de fouilles.

     


Puits
    LES FORTIFICATIONS AU SUD-EST DU PLATEAU

Au sud-est, les fouilles se sont concentrées sur l'exploration du rempart et de ses abords immédiats. Côté plateau, des murets en pierres sèches à allure de contreforts viennent s'appuyer sur le parement interne du mur lui-même. Il pourrait s'agir de simples rampes d'accès. A l'opposé, presque au pied du mur, un escarpement de 4 m de hauteur, taillé vers 500 avant J.C. dans le basalte dont les prismes se débitent en dalles horizontales, domine une terrasse de 12 m de large, elle-même aménagée aux dépens de la bordure de la coulée basaltique. Elle a été utilisée en nécropole (une sépulture à incinération) au milieu du I° siècle après J.C.. Les fouilles réalisées après démontage du mur indiquent qu'un ouvrage défensif renforçait l'escarpement vers l'intérieur et qu'il se superposait lui même à des aménagements antérieurs datant des IX° au VIII° siècles avant J.C.

 


Terrasse au pied de l'escarpement


Rempart et muret

LE SANCTUAIRE

Au centre-est, un sanctuaire gallo-romain, limité par une galerie périphérique de 50 m de côté, comporte deux temples constitués chacun d'une pièce centrale carrée entourée d'une galerie à colonnades de même forme. Il a été fondé semble-t-il à la fin du 1° siècle après J.C. et est resté un lieu de pèlerinage jusqu'à la fin du III° siècle.

 

Pour des informations complètes et actualisées visiter le site Internet de ARAFA: http://gergovie.arafa.fr

LES AUTRES SITES

Ils ont permis d'appréhender certaines caractéristiques de l'occupation humaine à diverses époques. des campements moustérien (le Vignal) et gravettien (le Sire) de Mirefleurs, à ceux magdaléniens (le Bay – le pont de Longues) aux Martres-de Veyre, répartis de part et d'autre de l'Allier, et des abris d'Enval (Vic-le-Comte), eux-mêmes occupés à la fin du magdalénien.

La fosse à inhumations collectives d'époque néolithique (Roc Rouge) à Corent, les foyers à galets chauffés du néolitique moyen de la rue du Lot aux Martre-de-Veyre, les habitats de l'âge du bronze mis en évidence à Orcet (le Tourteix) et à La Roche-Blanche constituent d'autres jalons tandis que le site du Lot aux Martres-de-Veyre témoigne d'activités développées à l'époque gallo-romaine.

 

LE CAMPEMENT MOUSTERIEN DU VIGNAL (commune de Mirefleurs)

Les sondages de 2003, dûs à l'INRAP, sont réalisés dans le cadre d'un projet de lotissement implanté en contrebas de la route de Busséol, au pied d'une pente affectée d'anciens mouvements de terrain (glissements, colluvionnement).
Vers 1975, des ossements sont découverts lors des travaux de terrassement de la chaussée. Les fouilles de 2003 révèlent l'existence d'un site particulièrement riche (ossements d'animaux, silex taillés attribués à l'homme de Néandertal) recouvert par des formations superficielles dont l'épaisseur excède localement 6 m. Son âge est estimé aux environs de 50.000 ans .


LE CAMPEMENT GRAVETTIEN DU SIRE (Commune de Mirefleurs)

CADRE NATUREL
En contrebas du rocher du Sire qui culmine à 496 m et à l'extrémité sud-ouest du plateau basaltique de la Planèze, ce site est localisé sur un versant exposé au sud. A une altitude d'environ 450 m, il domine l'Allier d'environ 120 m. Dans ce secteur, des éboulis grossiers et des colluvions recouvrent les formations marno-calcaires de Limagne. Des replats s'observent sur ce versant composite avec ici présence de galets alluviaux.

LE CAMPEMENT Connu depuis une trentaine d'années à la suite d'une reprise des activités agricoles, le site a été prospecté au tout début du 3ème millénaire. Un niveau archéologique, dont l'épaisseur peut être de l'ordre de 20 cm, associé à des colluvions fines, semble correspondre à un replat. Son extension reste inconnue dans la mesure où, vers l'amont, il est recouvert, voire remanié par des éboulis ou colluvions tandis que vers l'aval il a été victime des travaux agricoles. La surface du campement pourrait être de l'ordre d'un demi hectare.

LES OSSEMENTS L'abondance des ossements animaux qui forment une couche quasi continue, la présence de divers os du squelette, le fait qu'un certain nombre soient en connexion anatomique suggèrent que les carcasses ont été apportées sur place. Certains os portent par ailleurs des traces de découpe. L'abondance d'os brûlés ou en partie calcinés indique qu'ils ont dû être utilisés comme combustible.
Parmi les ossements, la très large prédominance du cheval suggère qu'il était chassé de préférence au renne et aux bovidés. Les rongeurs, les oiseaux, les poissons sont absents et les carnivores très rares. Les datations au carbone 14, effectuées sur des os de cheval, ont fourni des âges de l'ordre de 27000 à 30000 ans.
La dent humaine (première prémolaire inférieure gauche) isolée par tamisage correspondrait ainsi au plus ancien reste humain connu à ce jour en Auvergne.

L'INDUSTRIE LITHIQUE Grattoirs, burins et perçoirs sont peu nombreux par rapport aux armatures microlithiques que sont les gravettes et microgravettes utilisées comme pointes de projectiles, peut-être propulsés par un arc. Les silex utilisés sont des silex locaux, de mauvaise qualité, qui ont fourni la plupart des résidus (nucleus) mais aussi des silex d'origine lointaine (Touraine) apparemment introduits sur le site à un stade de préparation avancé.

 

LES CAMPEMENTS MAGDALENIENS DU PONT DE LONGUES ET DU BAY _________________(commune des Martres-de-Veyre)

L'existence, dans ce secteur, d'une industrie magdalénienne (lames, grattoirs, burins en silex – aiguilles et pointes de sagaie en bois de renne) est connue depuis 1898 (pont de Longues) ainsi que celle d'une occupation gallo-romaine (fragments de céramiques sigillées, d'amphores récoltés en 1910–12 amphores trouvées en 1970 au-dessus de la source Petit-Jean).

Les fouilles réalisées en 1997–1998, en bordure quasi immédiate de l'Allier, ont confirmé l'existence sous un niveau d'occupation gallo-romain (recouvert par les produits d'effondrement de la terrasse supérieure), d'un niveau magdalénien. Reconnu sur plus de 80 m2, présentant des restes fauniques en connexion anatomique, il est interprété (F. Surmely) comme un campement de plein air sur lequel ont été trouvés nombre de restes d'herbivores, essentiellement cheval et renne. Les âges obtenus par la méthode carbone 14 sur 2 os de cheval et une phalange de renne sont de l'ordre de 12.000 ans.

Les fouilles du Bay en 1974 ont révélé l'existence sous une couche magdalénienne, d'un sol d'habitat datant de néolithique. Dans ce campement de plein air d'extension inconnue proche du précédent, des plaquettes incisées ou ocrées, une pendeloque perforée à bords incisés façonnée à partir d'un os hyoïde de cheval ont été découvertes associées à des restes de faune et des outils en silex. Un âge de l'ordre de 14.000 ans a été déterminé à partir d'une dent de cheval.

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LE SITE MAGDALENIEN D'ENVAL (commune de Vic-le-Comte)

CADRE NATUREL A hauteur d'Enval, village situé à 250 m de la limite sud-est du territoire de Gergovie-Val d'Allier, une importante falaise (300 m de long, 25 m de hauteur) pour partie à regard sud (donc ensoleillée) borde, en rive droite, la vallée drainée par le ruisseau de Lépétade qui permet d'accéder au plateau et s'élargit peu à peu vers l'aval jusqu'à l'Allier.
L'érosion différentielle de la série sédimentaire constituée de strates horizontales d'arkoses et de grés fins, plus tendres, est à l'origine de surplombs protégeant les niveaux inférieurs.

 

ABRIS SOUS ROCHE ET HABITATS Les fouilles réalisées en 1969-1970 sur le sol (12,5 m) de la grange Durif (proche du pont) et de l'abri voûté (1,5 mètres carrés, 1 m de hauteur) situé à l'arrière de celle ci, ont permis d'identifier sur une épaisseur de l'ordre de 60 cm, une vingtaine de niveaux d'occupation fréquemment aménagés en sols d'habitation. Le sol de la grange (une dizaine de niveaux y ont été individualisés) correspondrait probablement à un atelier de taille (plusieurs sièges de pierre ont été retrouvés en place).
La présence de charbon de bois (liée à celle de foyers) dans les niveaux inférieurs de l'abri a permis des datations par la méthode du Carbone 14. La période d'occupation du site se situerait vers 13000 ou 14000 ans BP (11 à 12000 ans avant notre ère). Les outils en silex et les ossements du dernier niveau de cet abri étaient scellés par des cendres attribuées, compte tenu de leur composition minéralogique, à une éruption du puy de la Nugère, datée aux environs de 13700 ans BP, c'est à dire de la fin du magdalénien.
Un autre abri, distant d'une cinquantaine de mètres et situé légèrement en contrebas, semble avoir été occupé à la même époque (fouilles de 1993).

MOBILIER ET OBJETS D'ART Des grattoirs et de grandes lames de silex d'époque magdalénienne ont été découverts dès 1887 à Enval, en même temps qu'un squelette humain et un squelette de cheval. En 1929, des silex et des os travaillés sont à nouveau mis à jour.
Les fouilles de 1969-1970 ont fourni un important outillage lithique comportant des burins en majorité dièdres, abondants sur le sol de la grange, des grattoirs et des lamelles à dos très abondantes au fond de l'abri. Une lamelle issue du site voisin s'est avérée contenir un micro-organisme (dinoflagellé) typique des silex associés à une formation crayeuse du Loir-et-Cher.
Dans le fond de l'abri, 17 plaquettes de grés fin, de taille réduite (16,5 x 10,8 cm pour la plus grande), gravées (figurations humaines, chevaux, bouquetins, félins) ont été retrouvées à divers niveaux, toujours disposées à plat, à une exception près (plaquette oblique à l'entrée de l'abri). D'autres ont été découvertes dans le sol de la grange ainsi qu'une statuette féminine en grès fin de 31 mm de hauteur, réduite à la fraction comprise entre les genoux et la taille.Une pendeloque en fluorine, de nombreuses perles en lignite, une incisive d'ours à racine perforée, des accessoires pour peinture complètent ce mobilier exceptionnel.

OSSEMENTS Le renne, non représenté sur les plaquettes gravées, le cheval, le lièvre, le loup et le renard, sont présents tant dans le sol de la grange qu'au fond de l'abri.

LA FOSSE A INHUMATIONS NEOLITHIQUE DU ROC ROUGE_______(commune de Corent)

Mise à jour en 1969, lors d'une opération de décapage préalable à l'agrandissement de la carrière, elle a été partiellement détruite en partie nord. De forme elliptique (5 m de long, 2 m de largeur moyenne) cette fosse avait une profondeur de l'ordre d'un mètre et un fond concave.
Constitué de 44 crânes humains et de divers éléments de squelettes (tibias, fémurs, os du bassin, vertèbres…) ne montrant que de rares connexions anatomiques, le lit osseux de 10 cm d'épaisseur moyenne reposait sur 40 cm de blocs scoriacés déposés sur le fond de la fosse. La présence de charbon de bois témoignait de l'existence d'un foyer vers son extrémité nord. Des fragments de céramique dont un gobelet et un grand vase avec mamelons de préhension ont été retrouvés à proximité du foyer. Le recouvrement du lit osseux consistait en un niveau de scories agglomérées associées à des bombes volcaniques surmonté d'un niveau plus épais de scories rougeâtres.
Une datation au carbone 14 a fourni un âge de l'ordre de 4 200 ans.

 

LES FOYERS A GALETS CHAUFFES DU NEOLITHIQUE DU LOT (commune des Martres-de-Veyre ) d'après les fouilles INRAP de déc. 2007, janv. 2008

Au voisinage de la nécropole d'époque gallo-romaine, sur une superficie de ~600 m2, 35 structures de combustion diversifiées dont 24 foyers à galets chauffés de section circulaire ou rectangulaire ont été identifiés. Buches et buchettes carbonisées de différentes essences (dont le chêne) sont sous les pierres.
Les céramiques permettent d'attribuer l'occupation du site au néolithique moyen (4500 à 3500 ans avant notre ère) et à la phase ancienne de la culture chasséenne (des datations au C14 sont en cours). Lamelles, grattoirs et pointes de flèches sont fabriqués avec des silex d'origines différentes. A noter également la présence d'haches polies en fibrolite.

L'abondance des foyers dans une aire restreinte est en relation avec l'existence d'une communauté villageoise. La répartition des divers types de foyers et des outils plaide en faveur d'une spécialisation des espaces avec une aire affectée au traitement des ressources (viande, céréales) avant consommation et stockage en réserve, une autre aux activités artisanales (traitement des peaux...). Les habitations étaient probablement à proximité.

Pour en savoir plus voir Carine Muller-Pelletier INRAP / UMR TRACES 5608 du CNRS

L'HABITAT DU BRONZE ANCIEN DU TOURTEIX (commune d'Orcet)

Les fouilles réalisées entre 1982 et 1985, à environ 700m au nord du centre bourg d'Orcet, ont mis en évidence un sol d'habitat empierré avec un mobilier céramique et lithique important dépourvu de tout élément métallique. 6 fosses de 1,50m de diamètre et 0,50 à 1m de profondeur, creusées en pleine terre, s'ouvraient en son sein. La présence de meules suggère qu'il s'agit de silos à céréales, contenant également de nombreux restes d'animaux. Une excavation allongée de 3m x 2m, limitée par des trous de poteaux, était visible à proximité. Cet ensemble est interprété comme un habitat permanent en relation avec des activités agricoles (cultures, élevage).

Les fouilles, effectuées en 2001 sur l'emprise du projet de contournement sud-est de l'agglomération clermontoise, ont montré l'existence de structures rapportées au bronze final ou au premier âge de fer (inhumation, trous de poteaux avec calage) et à l'époque gallo-romaine (fosses à inhumation et incinération rapportées à la deuxième moitié du premier siècle, dallage de blocs calcaires attribués à la deuxième moitié du 2 ème siècle).

LE SITE GALLO-ROMAIN DU LOT
(commune des Martres-de-Veyre)

CADRE NATUREL Sur une terrasse alluviale de la rive gauche de l'Allier, à un peu plus d'un km au sud-est du bourg, dans un secteur où, en 1866, huit foyers néolithiques avaient été reconnus, ont été découverts les premiers vestiges d'époque gallo-romaine. Ils étalent répartis parallèlement à la rive, sur environ 700 m de longueur avec, d'ouest en est, une nécropole, un secteur avec des ateliers de potiers, une zone d'habitat avec un quartier artisanal relayée plus tard par le village médiéval de St-Martial (ancêtre des Martres-de-Veyre), installé 400 m à l'est.

LA NECROPOLE DES "CHAUMES D'ALIOS" (ou d'ALLIER) Les découvertes inopinées et les fouilles effectuées entre 1851 et 1923 dans, puis à proximité immédiate d'une carrière ouverte dans la terrasse alluviale qui domine l'Allier d'une vingtaine de mètres, témoignent de l'existence d'une nécropole. Une vingtaine de tombes à incinération ainsi qu'une dizaine de tombes à inhumation datées du I° et II° siècle après JC y ont été repérées.
Des plats, vases ou urnes contenant des ossements calcinés ont été rencontrés dans les tombes à incinération. Des fragments de tissus ou de chaussures, mais aussi des chevelures et des vêtements féminins parfaitement bien conservés, probablement grâce aux émanations de gaz carbonique (CO2), ont été retrouvés dans plusieurs cercueils en bois. Le mobilier funéraire est très diversifié (assiettes, vases, coupelles avec fruits, jouets, bracelets,vases lacrymatoires en verre, perles restes de colliers, fuseau avec fusaïole, statuettes (nymphe, scribe) en terre blanche. Nombre de ces éléments sont exposés dans les vitrines du musée Bargoin de Clermont-Ferrand.

LES ATELIERS DE POTIERS DU LOT Entre la barrière du Lot et l'Allier, un certain nombre de fours ont été repérés en 1851 (implantation de la voie ferrée), entre 1882 et 1913 (fouilles plus ou moins organisées) puis entre 1934 et 1957 (exploration systématique de l'extrémité nord du camping). L'un d'eux, à chambres superposées, était intact. Outre les fours ont été retrouvés des moules, des ratés de cuisson, des déchets de fabrication mais aussi, parfois dans des dépotoirs, nombre d'assiettes, de tasses, de vases sigillés et surtout une infinité de tessons certains estampillés.

LA ZONE D'HABITAT ET LE QUARTIER ARTISANAL (Amnoilum) A 400 m environ, au sud-est de la barrière du Lot, les fouilles conduites, entre 1966 et 1968 puis entre 1973 et 1982, ont révélé l'existence d'un zone d'habitat avec des constructions d'époque gallo-romaine (25 ans avant à 40 après JC) avec des murs en pisé sur des fondation de pierres, mais datant aussi de la fin du Ier siècle (constructions avec des pierres liées au mortier).
Cette zone d'habitat aurait évolué en quartier artisanal avec des activités très diversifiées. Des scories associées à un foyer témoignent du travail du fer dans les années 15 à 35 après JC, tandis que des fragments de bronze, des morceaux de creusets en terre cuite et des gouttes de bronze témoignent du coulage sur place de ce métal. Des cornes sciées, des fragments et des plaquettes d'os, mais aussi des pions, des aiguilles et des épingles témoignent du travail de l'os. La céramique sigillée, de teinte rouge, est fabriquée de façon semi-industrielle de la fin du 1 er siècle au début du IIIème siècle, période à laquelle la production cesse brutalement. De la céramique commune et de la céramique métallescente sont également produites sur le site.
Un canal bordé de blocs de pierres, large de 1,50 à 2,50 m, a été dégagé sur une longueur de 170 m. Un moulin avec un entrepôt à sol bétonné, une roue à aubes, une chambre de meunerie (au sein de laquelle ont été retrouvés les fragments de 15 meules de pierre), était alimenté à partir d'un bief raccordé au canal. Cet ensemble occupait une surface de l'ordre de 150 m2, à proximité des ateliers.

Outre des éléments architecturaux, un mobilier archéologique très varié a été récolté. Il s'agit d'objets en verre coloré (perles, anneaux, vases), en os (épingles, aiguilles, pions) en fer (hache, clous, anses, gonds, crochets) et en bronze (épingles, anneaux, fibules). Les monnaies rencontrées datent de la période comprise entre 10 avant et 175 après JC.