Saint-Maurice-es-Allier

 

La commune s'étend pour partie sur les versants sud et sud-est du puy Saint-Romain, pour partie plus au sud sur un plateau entaillé par le ruisseau d'Enval situé 100 m en contrebas. En bordure de l'Allier, l'étroite plaine alluviale de Sainte-Marguerite fait place vers le nord à un versant très abrupt.
 

 

Le puy Saint-Romain est le sommet le plus élevé de Gergovie-Val d'Allier il culmine à 781 m et domine l'Allier de 450 m. Il constitue un belvédère favorable à l'observation de la vallée de l'Allier, des buttes de la Limagne et de la Comté, mais aussi des reliefs alentours (Chaîne des Puys, Monts Dore, Cézalier…).
Une table d'orientation réalisée par les élèves de la commune est installée au sommet qu'il est agréable de rejoindre après avoir traversé le bourg de Saint-Maurice.

 

Cette butte, dont les versants en partie haute sont largement recouverts par la forêt, correspond à un édifice composite où coexistent des produits d'explosion (pépérites) et des formations lacustres (calcaires lités ou caverneux). Ils sont déposés dans le cratère d'explosion, ensemble scellé par une dalle basaltique. Des pépérites stratifiées, très redressées, s'observent par ailleurs dans le talus de la route entre Saint-Maurice et Lissac. Le flanc sud-est du puy porte des pâturages à bovins, ce qui est exceptionnel.

 

 

Les anciens villages .

Saint-Maurice, séparé du puy Saint-Romain par le ravin de la Guelle, occupe une petite crête. Il s'agit d'un bourg fortifié au Moyen Age (XV° siècle) autour d'une église romane (du XI ou XII° siècle). Son extension ressort nettement du plan cadastral et de la toponymie (Impasse des Forts bordée de baies médiévales, rue "derrière les Forts"). La porte (poterne) est bien conservée à l'entrée de l'impasse des Forts, tandis qu'une bouche à feu s'observe dans le mur d'une ancienne tour arasée à mi-hauteur vers 1960 et aménagée en habitation en bordure de la place. De nombreux escaliers extérieurs terminés chacun par une estre sont les marqueurs les plus évidents de ce village vigneron. Actuellement, le vignoble de dimension réduite est localisé à l'est de la commune, en limite de celle de Benaud.

Lissac: Des escaliers extérieurs avec estres, mais aussi de nombreuses entrées de cuvage en forme d'arc, témoignent de l'activité viticole. Les façades rénovées avec soin font ressortir la blondeur du calcaire local. Quelques colombiers se repèrent dans le paysage. Plusieurs baies avec un linteau en accolade suggèrent l'existence d'un quartier médiéval à proximité de la fontaine.

 

Le hameau de Sainte-Marguerite: une histoire d'eau . Ce hameau ne garde ni vestige de thermes gallo-romain ni souvenir des XVI et XVII° siècles, période au cours de laquelle nombre de curistes, dont le médecin de Louis XIII, fréquentent le site exposé aux inondations qui, dans un passé récent, ont anéanti plusieurs aménagements. En bordure de l'Allier, l'ancien établissement thermal aux trente chambres, construit en 1867 au cœur d'un parc et fonctionnel pendant une vingtaine d'années, est encore entouré de plusieurs buvettes tandis que les deux hôtels en activité à l'époque bordent la voie de part et d'autre. Les faîtières à décor perforé ont disparu ainsi que les lucarnes coté rivière.En 1993, la nouvelle usine d'embouteillage supplante l'ancienne station jouxtant le parc, en activité dès 1929 et laissée depuis à l'abandon.

Quelques particularités .

Les eaux carbo-gazeuses de Sainte-Marguerite.

Des émissions d'eau gazeuse ferrugineuse sont visibles sur la berge de l'Allier, à travers les galets, à hauteur de la buvette de l'établissement thermal.

Le geyser intermittent est associé à un ancien forage. Une gargouillère, elle-même intermittente, s'observe à sa hauteur en bordure du chemin qui longe l'Allier.

La vasque qui reçoit l'eau d'un autre forage est recouverte de dépôts calcaires et ferrugineux qui s'observent également dans la rigole qui reçoit les débits excédentaires en provenance de l'ancienne station d'embouteillage.

 

 

 

_

 

La chapelle Sainte-Marguerite. La sainte patronne est généralement invoquée pour les maux de ventre et par les femmes en couches. Localement on lui a attribué les guérisons liées à l'action des eaux et la non propagation d'une épidémie de peste qui sévissait aux Martres-de-Veyre. Une chapelle est construite par les paroissiens pour y placer sa statue. La fresque peinte derrière l'autel en 1959 est due à la fille de Georges Humbert, propriétaire qui commercialise l'eau de la source dite "de la Chapelle" toute proche.
Elle montre sainte Marguerite tenant un dragon enchaîné. Selon la légende, elle se serait libérée du ventre du dragon qui l'avait capturée en le transperçant.

 

L'ancien "château d'eau" de Saint-Maurice, à l'amont du bourg. La date de construction et le nom du maire de l'époque figurent en façade.

 

Les lavoirs de Saint-Maurice.

Au nombre de trois (dont un couvert), chacun est associé à un bac équipé d'un dispositif porte-cruches.

Fontaine et puits de Lissac

La fontaine Margot à Lissac

Ici les bacs sont placés à proximité immédiate de la source, ce qui est exceptionnel. Le parement maçonné réalisé avec soin masque la falaise d'arkose. Le gîte de la source qui vient à l'air libre par le biais d'un joint de la roche apparaît derrière la porte amont. Les deux petits bacs jumeaux en arkose, à fonction de lavoirs, présentent un bord biseauté à forte pente.

le puits couvert de Lissac

(Font Vieille) surmonté d'une double croix des Hospitaliers à huit pointes.

 

 

La cabane des laveuses à Sainte-Marguerite, récemment restaurée.

Bac lavoir monolithique à 4 postes
taillé dans un bloc d'arkoze
(près du puits de Lissac)

.Un encorbellement sur une maison à Lissac.

 

 

Le "château" de Saint-Maurice

Construit au XVI ou XVII° siècle, repérable par ses deux tours carrées avec un toit en pavillon et un niveau supérieur aménagé en pigeonnier, il fut incendié par les Allemands en 1943 puis restauré dans les années 1970.

 

Les fours à chaux d'Eparoux. Associés à un immeuble en ruine, édifié en bordure du chemin qui longe l'Allier (ancienne voie de communication entre Mirefleurs et Vic-le-Comte), ils sont perchés sur le versant à forte pente. Cet ensemble est décalé par rapport à deux entrées de galerie, ouvertes dans la falaise en contrebas d'anciennes carrières exploitées pour la chaux depuis au moins la deuxième moitié du XVIII° siècle (plâtrière sur la carte de Cassini).

 

 

Nodules de péridotite dans la carrière du puy de Redon.
Le basalte très altéré, traversé par de multiples failles, contient de nombreux nodules de péridotite avec, associés à l'olivine (verte), de gros cristaux de pyroxène (noir).

 

Des croix porteuses de figurations (tétramorphe…) et de symboles très divers. Plusieurs en arkose sont rapportées au XIV° ou au XV° siècle.

cf "patrimoine religieux"

 

Une chapelle associée à un prieuré dépendant de la Chaise-Dieu, édifié sur le puy Saint-Romain, n'a laissé aucune trace de son existence.

Un sarcophage en pierre découvert sur ce puy portait une épitaphe chrétienne datant des années 500 après JC.
 
 
Retour "Territoire"