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Fossiles et roches
Dans ce secteur de la Limagne des buttes s'observent à la fois les composantes de la série sédimentaire de Limagne et des roches d'origine volcanique.
S'il n'existe pas sur le territoire de Gergovie-Val d'Allier de gisement fossile digne de ce nom, il est possible d'y repérer divers types de fossiles lacustres. Les cypris sont très abondants et bien visibles dans certains niveaux de marnes sableuses tels ceux qui affleurent le long de la route de Gergovie, au dessus des anciens fours à chaux, où s'observe également, intercalé dans les marnes, un bloc de calcaire en chou-fleur (calcaire à algues). Dans la carrière voisine de petits choux-fleurs sont associés dans un lit sableux de couleur ocre.
Planorbes et limnées se rencontrent assez fréquemment dans des strates de calcaire massif disloquées par les labours (ou dans des murets) sur les versants des puys de Tobize, de Marmant, de Corent…. Des escargots s'observent ça et là dans les calcaires de La Roche-Blanche ou dans les travertins plus ou moins silicifiés des flancs du puy St-Romain.
Les sources minérales des Martres-de-Veyre et de Ste-Marguerite fossilisent sous nos yeux mousses et végétaux divers.
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_____Cypris ____________Calcaire en chou-fleur ___________Planorbe
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_____Limnées_______________ Escargot _______Fourreaux de larves de Phryganes
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La série sédimentaire de Limagne est très bien représentée. L'arkose qui forme une falaise en amont du pont de Longues a été exploitée par le passé dans de multiples carrières sur les communes voisines de Montpeyroux et de Vic-le-Comte. Pierre noble, elle a été utilisée pour la construction des églises romanes, pour les encadrements de baies, les chaînes d'angle des constructions, les marches d'escaliers, les corniches mais aussi pour la fabrication de croix et de meules de moulins (plusieurs de ces meules encore à l'état brut, sont présentées à l'entrée de
Vic-le-Comte).
Les falaises naturelles et les talus de routes montrent une gamme très large de calcaires plus ou moins sableux, argileux (marnes) ou siliceux se présentant, selon les endroits, en bancs massifs, en strates de différente nature, d'épaisseur différente pouvant se débiter en minces feuillets ("schistes carton"). Ils ont été exploités en pierre de taille ou pour la fabrication de chaux. Plusieurs fours bien conservés existent encore à proximité de l'Allier, en aval de Ste-Marguerite. Les carrières, telles celles de Corent, contenant des marnes à gypse étaient qualifiées de plâtrières sur les cartes anciennes.
Très sensibles aux aléas climatiques, les marnes argileuses et les argiles vertes ne s'observent que lors des travaux de génie civil et leur présence à l'affleurement se traduit par de nombreux glissements de terrain. Les silex sont également présents sous forme de silex blond en lits intercalés dans les calcaires de la Roche-Blanche, et de silex noir à la Sauvetat, au sud de la narse.
Les roches volcaniques sont également bien représentées par divers types de basaltes. Olivine et pyroxène s'observent en gros cristaux au puy St-Romain et sont associés en nodules de péridotite dans la carrière du puy Redon prés de St-Maurice-és-Allier. La carrière du puy St-André se distingue par la finesse de ses prismes, orgues verticaux formant une magnifique colonnade à la base, gerbe de prismes d'orientation variable au sommet. Ailleurs, les prismes généralement plus volumineux, peuvent se débiter en dalles, plus rarement en boules. Basalte scoriacé, pouzzolane grossière ou "sableuse" sont associés à des bombes volcaniques au niveau et autour des carrières de Corent et Soulasse, tandis que des brèches de teinte ocre s'observent au Roc Rouge à la Roche-Blanche et au Montfoulhoux à St-Georges.
Divers types de pépérites, plus ou moins grossières, litées ou non, sont visibles en divers points du territoire mais exceptionnels sont les dépôts de maar lités du versant droit du ruisseau de Jally à Mirefleurs. Ils sont essentiellement constitués de fragments de granite pulvérisé englobant quelques blocs de basalte. Ce spectre pétrographique local est enrichi de matériaux issus des Monts Dore contenant, entre autres, trachytes et ponces rhyolitiques.
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Falaise d'arkose ___Bois dans la pépérite ___
Carrières de Mirefleurs (vallon des Bouys)
___Marne verte _____Falaise calcaire
______________ de la Roche-Blanche
____Péridotite __Basalte du puy St-André
Carrière de pouzzolane Corent Roc Rouge
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Les pelouses sèches
Les pelouses sèches (habitats relictuels) correspondent à des formations herbacées, rases, surtout composées de vivaces, associées à de rares buissons, sans arbre. Elles se contentent de sols pauvres. La faible densité de la végétation, sa répartition inégale, laissent souvent apparaître le sol ou le substrat rocheux, d'où une végétation en mosaïque. Les pelouses sèches se développent dans les secteurs à faible pluviométrie (moins de 600 mm par an en Limagne), sur des pentes accentuées favorisant le ruissellement.
Elles occupent des espaces bénéficiant d'un ensoleillement important, à l'origine d'une élévation (2 à 3°) de la température moyenne, en l'occurrence les versants de collines ou de vallées encaissées exposés au sud et abrités du vent. Le cortège floristique présente des affinités méridionales avec nombre d'espèces montrant de remarquables caractères d'adaptation à la sécheresse (forte lignification, racines très développées, feuilles réduites, poils nombreux…).
Sur le territoire de Gergovie-Val d'Allier, de telles pelouses s'observent entre autres sur des buttes pépéritiques et basaltiques (puy de Marmant à Monton, puy de Mardoux à la Roche-Blanche, mais aussi au sommet du puy de Tobize sur le versant sud, sur le versant du ravin des Bouys exposé au sud (Mirefleurs).
Le puy de Marmant se singularise par la diversité de son substrat géologique (basalte et pépérite en partie haute, marne et colluvions en partie basse favorables au développement des espèces calcicoles) et par celle de ses sols, fonction de l'exposition et de la pente des versants (affleurement de basalte et de pépérite, sols squelettiques ou discontinus sur ces mêmes roches ravinées, éboulis de fond de carrière, sols plus profonds sur le versant nord ou au pied du versant sud, là où les colluvions recouvrent les marnes).
La couverture végétale est elle même très diversifiée avec des secteurs boisés (pinède, bois de robiniers), des zones embroussaillées où dominent les épineux (fruticées), des pelouses à dominance de graminées sur les sols profonds, des pelouses très sèches à dominance d'espèces à forte lignification sur le versant sud. La coexistence, sur ces dernières, d'espèces aux fleurs très colorées à floraisons simultanées (astragale rose, hippocrépis jaune, hélianthème blanc) est à l'origine, en mai, d'un patchwork de coloris. La présence, sur un même site, d'espèces à floraisons décalées dans le temps (potentille printanière, hélianthème, liseron) est à l'origine d'une pelouse "caméléon" dont le coloris varie, avec le temps, du jaune au blanc puis au rose.
Les espèces sub-méditerranéennes (plusieurs sont protégées) sont nombreuses, telles l'astragale de Montpellier, l'hélianthème des Apennins, le fumana rampant, espèces à enracinement profond et puissant, capables de résister au déchaussement, bien représentées sur les pépérites ravinées où s'observent également de petits buissons de chèvrefeuille d'Etrurie. Le liseron cantabrigue colonise le versant sud est. La mélique ciliée, l'inule des montagnes s'observent dans les pelouses sèches développées sur les éboulis, alors que les pelouses de graminées, plus denses, à brachypode penné, brome dressé et phlêole, ainsi que les lisières de la fruticée, recèlent plusieurs espèces d'orchidées parmi lesquelles l'ophrys bécasse, l'orchis pourpre, le loroglosse à odeur de bouc.
Les carrières constituent des milieux où se développent les orpins et l'alysson, voire la germandrée, tandis que l'épilobe à feuille de romarin colonise les éboulis au pied des parois.
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Brachypode______Brome dressé
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Phlêole ________Vipérine
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Fumana__________Epilobe
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Le plan de gestion établi par le CEPA (Conservatoire des Espaces et Paysages d'Auvergne) aujourd'hui le CEN (Conservatoire des Espaces Naturels) a pour objectifs la conservation des milieux et des espèces, le maintien et l'extension des pelouses très sèches et des pelouses sèches à graminées, mais aussi celui des espèces caractéristiques de ces milieux. Le débroussaillage manuel localisé de la fruticée épineuse à prunellier, aubépine, églantier, épine vinette, cornouiller, fusain (l'embroussaillement entraîne, entre autres, la disparition des orchidées) permet de recréer des pelouses et de réintroduire le pâturage. Le fauchage régulier des aires à brachypode et celui saisonnier des aires à brome, contribuent à éviter la prolifération de ces espèces dominantes.
Le pâturage ovin extensif contrôlé, autorisé pendant certaines périodes de l'année avec un effectif déterminé, est l'alternative retenue ici avec création de parcs clôturés, installés sur les pelouses à graminées et pâturage épisodique des autres secteurs à l'exception des pelouses très sèches beaucoup trop sensibles au piétinement. La création de sentiers piétonniers balisés poursuit le même objectif. Il s'agit d'éviter que les visiteurs en se dispersant perturbent les équilibres biologiques et activent l'érosion.
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Flore des sources salées
Entre les Saladis et les Rocs Bleus (ainsi qu'au Sail) s'étendent des prés- salés de différentes tailles et plus ou moins évolués
Il peut s'agir d'espaces restreints aux limites bien définies à végétation rase relativement dense ( Sail ) ou très clairsemée (au sud du grand Saladis ) isolés au sein d'une prairie à hautes herbes mais aussi d'aires plus vastes . En aval du petit Saladis la couverture végétale du pré -salé est homogène .. Ce n'est pas le cas le long du chemin . Dans le pré d'environ un demi-hectare,des îlots de pelouse à herbe rase sont présents au sein d'espaces presque dépourvus de végétation et recouverts d'eau à l'issue des périodes pluvieuses Dans les secteurs dénudés les galets de la terrasse alluviale sont bien visibles ainsi que des croûtes calcaires .
La teneur en chlorure de sodium ( de l'ordre de 3 g/ kg ) de ces sols alcalins ( ph voisin de 10 )' est incompatible avec le développement de nombreux végétaux mais permet l'installation et le développement d'espèces végétales connues en bordure de mer ( halophiles )
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Le Sail
Sud du Grand-Saladis
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Vers les Rocs Bleus
Les sources carbo-gazeuses du Val d'Allier, réparties de part et d'autre de la rivière entre le pont des Goules et celui de Mirefleurs, sont des sources salées, certaines au nom évocateur (Sail, Saladis). Une végétation particulière leur est associée avec des espèces rencontrées en bordure de mer, bien que la teneur en chlorure de sodium soit ici beaucoup plus faible. Certaines, à cause de leur rareté, sont protégées par la loi. Il en est ainsi du glaux maritime, du troscart maritime, du plantain maritime, de la spergulaire marginée, du jonc de Gérard et de l'orchidée Anacamptis pyramidalis.
la glaux maritime, minuscule plante à feuilles charnues, colonise sous forme de pelouse la plateforme située immédiatement au sud du bassin. En bordure de celui ci, sur le travertin, il est associé aux touffes de carex à épis distants ou de troscart lacustre.
le glaux forme une pelouse très dense sur la plate forme siège de nombreux suintements de part et d'autre de la source ainsi qu'en contrebas autour du cône dépourvu de végétation.
le glaux, le plantain et la spergulaire, en touffes de tiges rayonnantes, apparaissent selon des aires séparées au niveau de la zone décapée autour de la petite fosse. En amont, dans la lande à grandes graminées, le plantain et la spergulaire sont associés dans les aires à herbe rase du pré salé.
Ces sites sont gérés par le Conservatoire des Espaces et Paysages d'Auvergne.
La surfréquentation constitue une menace sérieuse pour la flore du grand Saladis.
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A l'est du Petit-Saladis
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_Carex à épis distants_Spergulaire marginée
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Troscart lacustre______Plantain maritime
Anacamptis pyramidalis
Glaux maritime
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Oiseaux
La richesse de l'avifaune en Limagne des buttes est due à la diversité des paysages et des milieux, à la mosaïque d'habitats qu'ils engendrent, le Val d'Allier étant par ailleurs un couloir de migration de premier plan pour les oiseaux. A la rivière Allier sont associés des îles et des plages, des berges abruptes, des bras morts et des landes arbustives, des forêts alluviales et des plans d'eau à l'emplacement d'anciennes sablières. Sur les coteaux, les vignes et les vergers côtoient les friches, les broussailles et les bosquets, mais aussi de grands espaces dénudés sièges d'une agriculture intensive et de vastes secteurs recouverts par la forêt (puy St-Romain…)
Grâce à la profusion de poissons et d'insectes qui y évoluent, ainsi qu'à la végétation associée, la rivière Allier permet d'alimenter nombre d'oiseaux. Le Canard col vert, le foulque, la poule d'eau qui se nourrissent d'herbes et de petits invertébrés aquatiques nichent près des berges ou des bras morts, là où se développe une végétation lacustre ou la forêt alluviale, secteurs où se forment en hiver les attroupements de canards, de sarcelles, de foulques et de grèbes. C'est un lieu de pêche pour le héron cendré, pour le grand cormoran en provenance de l'Europe du nord, venu passer l'hiver, et pour l'aigrette garzette venue du sud après l'hiver. Il en est de même pour les rapaces tels le balbuzard pêcheur en migration au printemps, le milan noir migrateur qui vient nicher dans les arbres des bords de l'Allier (des observatoires ont été aménagés près de l'étang des pacages à la Roche-Noire), ou le milan royal. Ces deux espèces se nourrissent en majeure partie de poissons morts.
Les falaises sableuses des rives concaves de l'Allier hébergent l'hirondelle de rivage, grande consommatrice d'insectes, et le guêpier d'Europe, oiseau d'origine méditerranéenne se nourrissant essentiellement de guêpes, abeilles et libellules, deux espèces qui viennent passer l'été et nicher dans les terriers qu'ils creusent dans la berge à hauteur de Mirefleurs et Pérignat-sur-Allier.
Dans ce type de falaise niche également le martin-pêcheur qui plonge sur les petits poissons. Les nids abandonnés de ces oiseaux sont utilisés par les moineaux friquets pour leur reproduction. Le cincle plongeur qui se nourrit d'insectes, de crustacés et de mollusques aquatiques, fréquente les affluents de l'Allier, l'eau courante des secteurs non pollués.
La forêt alluviale héberge entre autres le rouge-gorge, le rossignol philomèle, les pics, le loriot, la tourterelle des bois, la grive musicienne, le corbeau freux, le grand cormoran, la buse variable, le faucon crécerelle et le milan noir.
L'oedicnème criard qui fréquente les milieux dénudés et secs (il en est de même du chevalier guignette) se nourrit de petits lézards et d'insectes, et retourne généralement en Afrique à l'automne, est encore présent dans la plaine du secteur Authezat-La Sauvetat.
Le busard cendré patrouille sur les grands champs de la Sauvetat.
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Dans les secteurs habités nombre de passereaux fréquentent les mangeoires qu'ils soient sédentaires ou migrateurs tels les bruants, le pinson du nord, l'accenteur mouchet, le gobe mouche noir ou le tarin des aulnes.
La huppe fasciée, le bruant ortolan, le hibou petit duc, espèces d'affinité méditerranéenne, apprécient les espaces dégagés couverts d'herbes rases et buissons qui caractérisent les buttes qui bordent l'Allier entre Cournon et Plauzat où ils viennent nicher. On y retrouve également la linotte mélodieuse, oiseau des vignes, et le pouillot de Bonelli. Chasseur d'insectes et extrêmement rare, le tichodrome échelette s'observe régulièrement en période de migration dans la carrière de pouzzolane de Corent.
Le Petit Duc scops, rapace nocturne de taille réduite, fréquente le puy de Marmant sur lequel il trouve en abondance sa nourriture à base de sauterelles et de criquets.
Le busard Saint-Martin, le circaéte Jean-le-Blanc, chasseur de lézards et de vipères, patrouillent fréquemment aux abords du plateau de Gergovie et du puy Saint-Romain. Le plateau de la Serre abrite le hibou Grand-duc
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