Habitats troglodytiques : Monton__La Roche-Blanche__Corent__Enval

 

Habitat troglodytique d'Enval

commune de Vic-le-Comte

Le site.

Le plateau est entaillé sur une profondeur de l'ordre de 40 m par deux ruisseaux s'écoulant l'un vers l'ouest, l'autre vers le sud-ouest. Le cours de ce dernier est bordé de falaises en aval d'une cascade. C'est sur le versant droit exposé au sud et a u sud-est, et au nord du confluent, que sont localisées les grottes. Deux d'entre elles ont cependant été creusées au pied de la falaise du versant gauche immédiatement en aval de la cascade. Une autre s'observe au pied du versant droit à 300 m en aval du pont.

Le matériau.

Il s'agit d'arkose à grain grossier se présentant en strates pouvant atteindre plusieurs mètres d'épaisseur entre lesquelles sont intercalés des niveaux à grain plus fin se délitant en plaquettes. L'une des grottes du versant gauche (6 m de large et 5 m de profondeur) dont la hauteur de plafond n'excède pas 0,90 m a été creusée dans ce dernier matériau. On le retrouve également en partie basse de la grotte voisine.

Les bancs massifs restent en relief ou forment des encorbellements. L'arkose à grain grossier se prête au travail au pic et permet d'affiner la forme des grottes.

 

Une organisation de type urbain.

L'accès aux parties hautes du village d'Enval édifié sur le versant se fait par l'intermédiaire d'un escalier dont les volées sont relayées par des paliers. D'anciennes grottes sont encore utilisées soit comme garage (en partie basse du village), soit comme locaux d'habitation (à mi-hauteur). En partie haute, quatre sont contiguës et de grandes dimensions. Deux sont utilisées en débarras, les deux autres, jumelées, sont confiées à une association. Elles sont fermées par des façades construites sous roche dans lesquelles sont ouvertes les portes et les fenêtres.

Au nord-est du village, l'accès aux grottes situées au pied de la falaise victime d'éboulements se fait par l'intermédiaire d'un étroit sentier (avec des escaliers et des paliers tracés selon les courbes de niveau) qui rejoint le plateau. Le dernier palier sous la falaise dessert une dizaine de cavités. Plusieurs grottes sont par ailleurs visibles de la route.

L'ensemble constitue un système étagé mais apparemment sans cavités superposées.

Anciennes grotte intégrée dans un immeuble restauré

 

Les locaux.

Les pièces les plus grandes présentent un plafond plat (les strates sont horizontales). Les plus petites ou les cellules annexes (creusées latéralement ou au fond) possèdent souvent un plancher en demi-cercle et un plafond en forme de demi-coupole. La hauteur de ce dernier, plus faible (1,20 m à 1,60 m) dans les annexes, est généralement comprise entre 1,80 m et 2,50 m.

La grande grotte du versant gauche (5 m en façade, 5,80 m de profondeur et 1,80 m de hauteur), dépourvue de tout aménagement intérieur voit sa façade maçonnée, avec une porte et quatre petites ouvertures, protégée par un banc massif d'arkose en encorbellement. Près du moulin, la porte est desservie par un petit escalier entièrement creusé dans l'arkose.

Sur le versant droit, seules quelques reliques de façades construites sont encore visibles à travers les éboulements. L'une des grottes présente des cloisons maçonnées enduites sur une face, avec des ouvertures (porte, fenêtre).

Les aménagements intérieurs.

Des niches creusées dans les parois naturelles à différentes hauteurs, de taille (la plus grande approche 1 m3) et de forme très diverses s'observent au fond de la plupart des grottes du versant droit mais elles y sont peu nombreuses (une ou deux par cellule).
Des anneaux à axe d'orientation différente ont été creusés dans certaines à environ 1 m de hauteur (3 dans l'une, 2 dans l'autre).

Un habitat ancien.

Les fouilles effectuées par Y. Bourdelle à l'arrière de la "grange Durif" (prés du pont, derrière la fontaine du village) ont montré que le site d'Enval était fréquenté depuis le magdalénien, voici environ 13 000 ans.
Si l'habitat troglodytique est encore, très localement, un fait actuel , la période de creusement des grottes et du développement d'un tel habitat reste incertaine.

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